Situé sur la rive gauche de Genève, en bordure du Parc de la Grange, l’immeuble William-Favre 32-34 est un bâtiment de 43 appartements de type PPE datant de 1949. Immeuble de 8 étages où résident 80 habitants, il fait partie de l’ensemble du square de Montchoisy, patrimoine architecturale de Maurice Braillard.

 

En vue de son optimisation énergétique, un CECB+ est la solution retenue par Grange & CIE qui, soucieuse de la modernisation de l’immeuble, agit pour préserver la valeur de ce patrimoine immobilier. Une visite est alors organisée sur les lieux comprenant la visite de trois appartements, de la toiture, des sous-sols, des locaux communs et de la chaufferie. Bâtiment classé, la façade et les vitrages de type pavé de verre sont protégés. Leurs améliorations énergétiques sont, de ce fait, plus compliquées à mettre en place et devront, dans tous les cas, être réalisées en accord avec le Service des Monuments et des Sites Protégés.

L’état des lieux permet de se faire un avis sur l’état de l’enveloppe du bâtiment. La toiture est vieillissante et ne répond plus aux normes énergétiques actuelles, la dalle rez sur cave est non chauffée et non isolée. En ce qui concerne le chauffage et la production d’eau chaude, la chaudière gaz à condensation date de 2012 et l’isolation conduite chaufferie est partiellement refaite, les isolation conduites distribution chauffage et ECS sont quant à elles vétustes. Pour les façades, l’isolation contre extérieur est peu réalisable (bâtiment protégé) et les fenêtres des années 2000 ont été remplacées de manière échelonnée selon les appartements.

 

Variantes

Dès lors, 3 variantes sont envisagées et proposées dans le cadre de l’établissement du CECB+ pour envisager les démarches futures.

La première variante (A) propose l’assainissement complet de la toiture avec la pose d’une nouvelle isolation selon les normes en vigueur ainsi que l’ajout d’une installation solaire thermique permettant de couvrir 30% des besoins ECS.

La seconde variante (B) reprend les propositions de la variante A avec, en plus, l’isolation de la dalle sur cave au rez et le remplacement des simples vitrages du hall d’entrée des immeubles au rez-de-chaussée.

La troisième variante (C) reprend les propositions de la variante B avec, en plus, le remplacement des toutes les fenêtres par des fenêtres à très haute performance énergétique et le remplacement de toutes les ampoules des locaux communs par des ampoules de type LED.

 

Mise en œuvre de la variante A :

Cette variante et la plus urgente et la plus « facile » à mettre en place. La pose des panneaux solaires en toiture pourra s’effectuer une fois que les travaux d’assainissement auront été terminés. Le nouveau coefficient de déperdition thermique de la toiture (coefficient U) ne devra pas excéder 0.2 W/m2K soit l’ajout d’une isolation thermique en mousse dure de polyuréthanne de type PUR Alu d’au moins 14 cm d’épaisseur. Les conduites hydrauliques solaires peuvent être introduites par les conduits de ventilation ou par l’ancienne gaine des dévaloirs. La chaufferie dispose de place suffisante pour accueillir l’accumulateur solaire d’au moins 2’500 litres. Lors de ces travaux, il est également conseillé de refaire l’isolation des conduites d’eau chaude accessible et tenant compte des normes et recommandation d’isolation actuels.

 

Mise en œuvre de la variante B :

Toiture et solaire idem à la variante A. L’isolation de la dalle sur les caves non-chauffées au rez est relativement facile à mettre en place et ne nécessite pas la mise en place d’une installation lourde. La hauteur sous plafond sera réduite et les différents réseaux des câbles électriques devront, dans la mesure du possible être déposés du plafond existant et reposés sur la nouvelle isolation afin de pouvoir en assurer l’accès pour la maintenance et l’utilisation future. Certaines conduites sanitaires et chauffages devront vraisemblablement être légèrement abaissées afin d’assurer un espace suffisant pour la pose de la nouvelle isolation (min 12cm). Le nouveau coefficient de déperdition thermique de dalle (coefficient U) ne devra pas excédé 0.25 W/m2K soit l’ajout d’une isolation thermique de type Isover Thermo Plus de minimum 12cm. Le remplacement des simples vitrages des portes et fenêtres au rez devra être réalisé en accord avec le Service des Monuments et des Sites Protégés. Dans la mesure du possible, il est fortement recommandé d’effectuer le remplacement complet des portes-fenêtres et fenêtre (cadre et vitrage) par des nouveaux éléments répondants aux hauts standards énergétiques actuels.

 

Mise en œuvre de la variante C :

Toiture, solaire, dalle rez et vitrages rez idem à la variante B. Les fenêtres actuelles ont environ une quinzaine d’années d’utilisation, l’efficacité énergétiques des cadres et vitrages est correct mais ne répond plus aux hauts standards énergétiques actuels. Bien que le remplacement des fenêtres ne soit pas prévu à court terme, nous proposons malgré tout dans cette variante le remplacement des fenêtres actuelles par des fenêtre de type hautes performances énergétiques (coefficient U <=1W/m2K) ceci afin d’avoir une indication des coûts engagés ainsi que sur les gains thermiques et financiers que cela pourrait générer. À noter que les nouvelles fenêtres devront avoir le même aspect extérieur que les fenêtres actuelles afin d’être en accord avec Service des Monuments et des Sites Protégés.

 

Baisse des coûts énergétiques et subventions

Le tableau ci-dessous reprend les données générales et compare les différentes variantes entre elles par rapport à l’état initial.

Prenons pour exemple la variante B par rapport à l’état initial. En ce qui concerne l’étiquette énergétique, l’efficacité de l’enveloppe passe de G à D et l’efficacité énergétique globale de D à C. Les économies énergétiques annuelles quant à elles, s’élèvent à 14’530.- CHF, avec un total à 55’020.- CHF pour les subventions reçues.