Dans le contexte environnemental et économique actuel, les enjeux durables s’avèrent de plus en plus concernants. Dans ce cadre, les propriétaires et acquéreurs immobiliers ont une carte importante à jouer. Pour s’engager en matière d’écologie mais aussi pour valoriser le patrimoine bâti, il s’agit de pouvoir utiliser les bonnes solutions énergétiques. Explications.

Impossible de passer à côté aujourd’hui. Et en particulier dans le domaine de l’immobilier. Le développement durable constitue en effet une thématique majeure, qui concerne de très près les acteurs de la branche. Il faut dire qu’en Suisse, avec un parc immobilier qui commence sérieusement à dater, les dépenses énergétiques des bâtiments et ouvrages représentent une part significative dans le bilan énergétique global du pays. À l’échelle nationale, notamment dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050, il s’agit ainsi d’optimiser la consommation énergétique du domaine bâti existant tout en veillant à construire du neuf hyper efficient.

Dans ce cadre, parmi les outils clés à privilégier, on s’intéresse de près au Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB®). Un outil de diagnostic énergétique des plus utiles, qui permet de montrer de nombreux aspects sur un bien tout en poussant le niveau d’analyse jusqu’à différents degrés. Le CECB® peut ainsi permettre d’observer l’efficacité de l’enveloppe du bâtiment. En même temps, il offre la possibilité d’évaluer la quantité d’énergie nécessaire à un ouvrage utilisé de façon standard. Si la démarche est valable pour des biens existants, elle l’est également pour de nouvelles constructions.

Système de classement par étiquettes

Suite au CECB®, les besoins énergétiques définis pour un ouvrage sont alors visualisés sur un classement allant de A à G, soit de «très efficace énergétiquement» à «peu efficace énergétiquement». Une étiquette énergétique qui, un peu comme pour les appareils électroménagers, offre aux propriétaires et acquéreurs la possibilité de pouvoir obtenir une évaluation objective, précise et professionnelle de l’état énergétique et de l’efficacité de leur bâtiment.

«Pour pousser le niveau d’expertise un peu plus loin, il est en outre possible de procéder au CECB® Plus, détaille Christophe Gallier, directeur de l’entreprise ENGY Solutions Immobilières SA et expert CECB certifié par Suissetec Polybau dans le cadre d’un brevet fédéral en conseiller énergétique des bâtiments. Délivré sous la forme d’un rapport d’évaluation détaillé sur quatre pages, ce certificat énergétique est ainsi réalisé sur la base d’une collaboration entre propriétaires et experts énergétiques. Une coopération qui permet ainsi d’effectuer une visite des lieux ainsi qu’une étude des plans de construction et des factures d’énergie des dernières années.»

Mesures supplémentaires

Outre les différentes données et informations fournies dans le cadre du CECB®, il est ensuite possible de réaliser différentes mesures pour faire le point sur les améliorations énergétiques possibles à entreprendre. Permettant de mesurer l’efficacité de l’enveloppe du bâtiment, des infrastructures techniques liées au chauffage et à la production d’eau chaude et des appareils électriques et autres installations, elles peuvent être définies et élaborées de manière précises, également dans l’optique de pouvoir évaluer leur coût. Autant de mesures qui sont alors décrites en détail pour définir jusqu’à trois propositions différentes de rénovations possibles en tenant compte des différentes subventions qui peuvent s’y appliquer. Ces variantes permettent ainsi d’évaluer les priorités et biens immobiliers selon les coûts et les économies d’énergie réalisables.

Implication de la Confédération

La Confédération et les cantons ont lancé le Programme Bâtiments dans le but de faire chuter la consommation d’énergie du parc immobilier suisse et de réduire les émissions de CO2. La Suisse doit 40% de sa consommation d’énergie, et à peu près un tiers de ses rejets de carbone, à ses bâtiments. Elle compte environ 1,5 million d’immeubles qui sont peu, voire pas isolés du tout, et demandent à être assainis de toute urgence sur le plan énergétique, ainsi qu’une forte proportion de biens – environ trois quarts – qui sont encore chauffés aux énergies fossiles ou directement à l’électricité. Un assainissement peut vraiment valoir la peine : une meilleure isolation peut dans certains cas réduire les besoins de chauffage de plus de moitié. Le remplacement d’un système de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles par un système fonctionnant aux énergies renouvelables peut, quant à lui, ramener les émissions de CO2 à un niveau proche de zéro. Le Programme Bâtiments permet à la Suisse de contribuer de façon essentielle à la protection globale du climat et de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de gaz et de pétrole. La Confédération et les cantons distribuent chaque année quelque 360 millions de francs dans le cadre du Programme Bâtiments.

 

Texte SMA